Autrefois une condition de survie, puis un devoir, puis un symbole de réussite sociale, je suis à présent une source d’épanouissement personnel… Qui suis-je ?
Vous avez certainement trouvé la réponse : LE TRAVAIL !
Et pourtant, selon de nombreux sondages, c’est loin d’être le cas pour beaucoup de français.
Certes, nos conditions de travail sont de plus en plus confortables. Certes, les entreprises se sont lancées dans des projets de réduction des risques psychosociaux, d’amélioration de la qualité de vie au travail, mais les nombreux accords qui résultent des négociations entre patronat et représentants du personnel renforcent-ils l’épanouissement individuel ?
A priori, non. L’ensemble des dispositifs convenus par les entreprises améliore la satisfaction des salariés. Il est vrai que bénéficier d’une conciergerie, de séances de massages, de verdure dans les bureaux, de billards ou de jeux vidéos peuvent améliorer la convivialité, voire un sentiment général de bien-être, mais est-ce vraiment ce que veulent les français ?
Pas vraiment si l’on analyse les différents sondages en la matière. Ce que veulent les salariés est tout autre. Qu’on leur fasse confiance, qu’on leur donne plus d’autonomie, qu’on leur permette d’évoluer vers d’autres fonctions s’ils estiment avoir fait le tour de leur emploi, qu’on écoute leurs idées ou encore que l’on reconnaisse leurs efforts et leurs contributions.
Alors, franchement, pouvoir disposer de menus BIO à la cantine, c’est bien, mais cela ne permettra certainement pas de renforcer l’engagement et l’épanouissement au quotidien.
Ne nous trompons pas d’objectif. Si l’amélioration des conditions de travail est bien évidemment une évolution significative de la place de l’humain au travail, ce n’est qu’une première étape. Si améliorer le confort de travail et réduire le stress est une chose, augmenter l’épanouissement individuel (donc de chacun dans ce qu’il a de spécifique) repose sur d’autres leviers.
L’épanouissement individuel passera inéluctablement par l’évolution de nos modes de management, de la manière dont l’entreprise identifie, libère et valorise ses talents.
Nous entrons dans une nouvelle ère, celle de la co-responsabilité. Et comme l’évoquait Théodore Roosevelt, « Le meilleur manager est celui qui sait trouver les talents pour faire les choses et sait aussi réfréner son envie de s’en mêler pendant qu’ils les font ».
Mais comme l’évoquait également John Maynard Keynes, « La difficulté n’est pas de comprendre les idées nouvelles mais d’échapper aux idées anciennes ».
En d’autres termes, pour parvenir à concilier performance et épanouissement, les entreprises doivent inéluctablement s’émanciper de certains modes de pensée et de pratiques managériales qui furent autrefois sources de succès mais qui, dans ce nouveau monde, sont devenus, pour la plupart, de véritables freins.
Il ne s’agit bien évidemment pas de critiquer les modes actuels de management mais de prendre conscience de leurs récentes inefficacités. Il s’agit également d’accepter que tout ne peut reposer sur les épaules de nos managers, que la responsabilité de ce subtil équilibre dépend de la volonté de tous les acteurs de l’entreprise.
Mais comme l’initiative ne viendra pas des salariés (non pas qu’ils ne le veulent pas, mais qu’ils croient souvent qu’ils ne le peuvent pas), nos entreprises doivent initier de nouvelles approches en matière de management.
Ce sujet a été évoqué lors d’une conférence au CNFPT le 28 novembre 2014 intitulée « La place et l’évolution des individus dans leur environnement de travail » dont vous pouvez visionner la vidéo ci dessous.