Si le départ à la retraite est une échéance importante dans la vie d’une personne, cette nouvelle étape de vie n’est pas toujours préparée par la majorité des français durant leurs dernières années de salariat.
Selon la dernière enquête de l’observatoire français des retraites, 71% des français sont très préoccupés par le niveau de vie qu’ils auront une fois à la retraite et plus précisément du montant de leur pension (73%) qui, selon 85% des personnes sondées, sera bien inférieur aux estimations actuelles.
Autre phénomène, les entreprises constatent une certaine démobilisation chez leurs futurs retraités (qui pourrait les en blâmer ceci-dit).
Se pose alors une question : Comment faire pour maintenir le niveau d’engagement des futurs retraités durant leurs dernières années de vie professionnelle et en quoi ou comment l’entreprise pourrait-elle les aider à créer les conditions d’une retraite paisible et de plus en plus longue, si l’on se base sur l’augmentation de l’espérance de vie (81,67 ans en France en 2011 contre 70 ans en 1960).
Selon une enquête réalisée en 2011 par Ipsos, 61% des salariés proches de la retraite veulent poursuivre une activité professionnelle (activité associative, temps partagé ou création d’entreprise). Mais comment préparer sa retraite lorsque tout son temps est consacré à son activité professionnelle ?
Semco, une société brésilienne mondialement connue pour ses pratiques managériales innovantes, a décidé de soutenir ses salariés dans la préparation de leurs projets de retraite. Ils ont, en quelque sorte, transposé le principe « d’avance sur salaire » en « avance sur retraite« .
L’idée est de profiter partiellement de sa retraite durant sa vie professionnelle. Antinomique, diront certains, et pourtant… En voici le principe :
Le salarié qui le veut peut « racheter » son mercredi pour seulement 10% de son salaire (il conserve 90% de son salaire alors qu’il travaille à 80%) en contrepartie de quoi il reçoit un « coupon » correspondant au nombre de mercredis pris. Une fois à la retraite, il devra alors « rembourser » cette avance en travaillant pour SEMCO proportionnellement au nombre de mercredis pris, à raison de 2 demi-journées par semaine.
Il lui sera cependant possible de refuser de revenir travailler. Dans ce cas, le temps correspondant aux mercredis non travaillés sera monétisé et déduit de la pension retraite.
Autre élément, et non des moindres, il lui sera possible de rembourser ce temps au sein d’autres entreprises partenaires de ce dispositif, si son expérience peut être plus profitable ailleurs ou s’il souhaite changer d’environnement.
Si cette démarche peut effectivement poser quelques soucis en termes d’organisation durant sa période d’activité salariale « active », elle offre l’avantage :
– de maintenir le niveau d’engagement des salariés proches du départ à la retraite
– de régler les problèmes de transfert de savoir-faire, indispensable pour la pérennité d’une entreprise dans certains secteurs d’activité
– d’aider nos retraités à se créer plus facilement les conditions d’une retraite heureuse et renforcer ainsi l’image et l’attachement à l’entreprise
Cette approche vient conforter la tendance du temps partagé tout au long de la vie dont nous constatons les prémices depuis quelques années…
Je trouve cette approche très intéressante, car elle démontre ou prouve au salarié proche de la retraite que l’entreprise lui accorde de l’importance et reconnait sa contribution à l’épanouissement de celle. C’est une forme de récompense et le salarié apprécie bien être récompensé!