… vient au bureau en jean, appelle ses salariés par leur prénom mais les vouvoie. Et si c’était un animal, ce serait plutôt un Saint-Bernard…
Tel est, brièvement résumé, à l’époque des stars Steve Jobs (Apple) et autres Mark Zuckerberg (Facebook), le portrait-robot du patron idéal bien de chez nous, selon une enquête exclusive de Mediaprism Group pour L’Entreprise.
Première surprise, quand on mesure la connaissance que nos compatriotes ont du métier de dirigeant : « La quasi-totalité des répondants (neuf sur dix) dit savoir en quoi consiste le quotidien d’un patron.
81% des personnes interrogées considère qu’il est « plus difficile d’exercer cette fonction aujourd’hui que cela ne l’était hier« , souligne Laurence Billot-David, directrice des études de Mediaprism Group.
Si les Français sont conscients des difficultés du métier de chef d’entreprise, c’est sans doute parce que, dans la vraie vie, 77 % d’entre eux le côtoient en chair et en os ; soit qu’ils travaillent avec lui souvent (45 %) ou de temps en temps (23 %), soit qu’ils entretiennent des relations au point de le voir en dehors du travail (9 %). De quoi tordre le cou à cette idée qui voudrait que le patron soit inaccessible.
De même, contrairement aux propos alarmistes à la mode, 60% des salariés du privé trouvent que leur patron est un bon patron, contre seulement un bon tiers qui pense le contraire.
Fantasmes. Apprécier le patron qu’on a n’empêche pas de fantasmer sur celui qu’on aimerait avoir. Le patron idéal aurait les caractéristiques suivantes :
– il est âgé de 40 à 50 ans (pour 43 % des Français et même en dessous de 40 ans)
– il a un look décontracté (pour six répondants sur dix).
– il sait plaisanter avec ses collaborateurs (pour 90% des sondés)
– il s’intéresse aux événements importants de la vie privée (comment va le petit dernier ?).
– il associe ses collaborateurs aux réflexions et décisions, pour 87 % des Français
– il laisse chacun libre d’organiser ses horaires (pour 55 % des sondés).
– il partage sa stratégie avec les employés qui le souhaitent (pour la moitié des interviewés).
Bien-être fondamental. Autant de traits qui dessinent le profil d’un chef d’entreprise moderne. D’où notre surprise de voir émerger, dans d’autres réponses, le portrait-robot d’un patron un brin paternaliste et bienveillant – notre fameux Saint-Bernard – datant d’une époque lointaine. En 2011, les deux tiers des Français attendent d’un dirigeant qu’il se soucie du bien-être de ses salariés avant de se préoccuper du chiffre d’affaires de l’entreprise !
Tout aussi hallucinant : pour plus de la moitié des habitants de l’Hexagone, les principales qualités du patron d’entreprise idéal sont sa capacité d’écoute et sa faculté à se remettre en question, loin devant le charisme, la créativité et le sens commercial… Les winners et leaders charismatiques des années 1980 à la Tapie ont visiblement vécu.
Les Français et leurs patrons, enquête réalisée par Mediaprism Group pour L’Entreprise sur un échantillon représentatif de la population française de 1014 individus de plus de 18 ans.