Vous pouvez également vous abonner à notre NEWSLETTER en bas de page
« N’hésite pas à remettre en cause les règles, les améliorer et en proposer de nouvelles si tu estimes qu’elles sont obsolètes ou inefficaces. Tu es le mieux placé pour savoir ce qui est bon pour nous, nos clients et je compte sur toi pour nous aider à progresser »
Selon un sondage Ifop, bien que 85% des dirigeants estiment que l’innovation est primordiale pour rester compétitif, les entreprises n’y accordent qu’environ 10% de leur temps. Par ailleurs, si 54% des collaborateurs soumettent de nouvelles idées à leurs managers, seulement 11% d’entre elles sont prises en considération.
Les entreprises, encore fortement marquées par la pensée Taylorienne, ont tendance à confier la proposition et l’expérimentation d’idées à des fonctions dédiées (recherche et développement) ou aux experts d’un domaine.
Bien que l’innovation soit souvent mentionnée dans les valeurs des entreprises, la priorité demeure la production, qui reste d’ailleurs le principal critère de reconnaissance. Rien d’étonnant alors à ce que les salariés accordent peu de temps et d’énergie dans l’amélioration de l’existant ou la recherche de nouvelles idées puisque ce n’est pas la priorité du quotidien et qu’ils ne sont pas valorisés sur leur capacité d’innovation.
Le mythe du génial créatif est encore très présent dans l’esprit des Français alors que la majorité des innovations résultent davantage d’une dynamique collective que d’une seule personne. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les plus grands entrepreneurs tels qu’Henry Ford, Steve Jobs ou Marc Zuckerberg ne sont pas des créatifs mais des innovateurs, à savoir que leur talent repose avant tout sur la concrétisation des idées, qui ont d’ailleurs rarement été disruptives mais souvent une amélioration de l’existant (Henry Ford n’a pas inventé la voiture mais l’a rendue accessible au plus grand nombre).
De récentes théories démontrent l’intérêt d’associer le plus grand nombre à l’expérimentation d’idées. C’est ce que propose James Surowiecki dans son ouvrage « L’intelligence des foules ». Ce journaliste américain a démontré que la résolution d’un problème, la prédiction, l’expression et l’évaluation de la pertinence d’une idée est plus efficace lorsqu’elle est traitée par un groupe composé d’individus aux profils variés que par un seul individu (l’expert), notamment lors de situations inédites.
Trois conditions doivent être réunies pour que cela fonctionne :
- L’indépendance d’esprit : il faut se libérer de la pression sociale et du conformisme pour s’exprimer librement ;
- La décentralisation des sources : il faut mobiliser les personnes les plus proches de la réalité du sujet ;
- La diversité des opinions : il faut mobiliser des personnes aux profils, modes de pensée et ressentis différents.
L’enjeu consiste donc à soutenir tous les acteurs de l’entreprise, quel que soit leur statut, fonction, expérience, ancienneté dans l’expression et l’expérimentation d’idées nouvelles. À ce titre, les entreprises peuvent avoir plusieurs approches : instauration de plateformes d’expressions d’idées (libres ou cadrées), challenges ciblés, lieux dédiés (LAB), Hackathons ou encore l’open innovation, qui consiste à associer des acteurs extérieurs à l’entreprise.
Offrir la possibilité à celui qui le veut de proposer et d’expérimenter toute sorte d’idée susceptible d’améliorer l’existant ou de créer de nouvelles valeurs peut s’avérer extrêmement profitable pour l’entreprise comme celle suggérée par un agent d’accueil d’un hôtel qui, lassé de devoir passer dans chaque chambre pour éteindre les lumières, a proposé d’utiliser une carte pour actionner l’électricité, ce qui a fait gagner des millions d’euros à son entreprise, ainsi qu’à beaucoup de leurs concurrents qui ont par la suite adopté la « clef card ».
Ce principe permet d’autoriser et d’encourager tous les acteurs de l’entreprise à expérimenter de nouvelles idées qui sont sources de nouvelles créations de valeurs pour l’entreprise.