Quand les dirigeants s’entraident (vraiment) pour résoudre leurs difficultés – Fondation Action Enfance

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Quelques mois après sa prise de fonction, François Vacherat, Directeur général de la Fondation Action Enfance, a souhaité renforcer la collaboration à tous les niveaux par la définition d’une identité commune et partagée.

Après avoir sollicité les 800 collaborateurs, 5 valeurs ont été plébiscitées : la confiance, le dialogue, la cohésion, l’ouverture et l’engagement. Le déploiement de ces nouvelles valeurs collaboratives a été confié aux managers dans le but d’identifier le niveau d’adhésion par les équipes et d’explorer avec elles des actions qui permettraient de faciliter leur appropriation.

Concomitamment à ce projet, les directeurs(trices) du siège et des établissements (villages d’enfants et foyers) se sont interrogés sur ce qu’ils pouvaient mettre en œuvre, à leur niveau, pour s’approprier ces valeurs, et plus particulièrement pour partager autrement sur l’exercice de leur métier de Directeur.

L’envie de trouver une méthode qui leur permettrait de mettre en commun leurs difficultés et de s’entraider dans la recherche de solutions les a amenés à adopter la démarche de Co-développement.

Présentation

Tous les cadres dirigeants, à une exception près, ont exprimé le souhait de constituer des groupes qui soient composés des directeurs(trices) du siège et des établissements, de manière à renforcer le lien. Afin d’éviter toute controverse sur le choix des participants, les 5 participants de chaque groupe de Co-développement ont été sélectionnés par tirage au sort (1 directeur(trice) du Siège et 4 directeurs(trices) d’établissements) pour une durée de 5 séances. Le Directeur général, comme représentant hiérarchique de l’ensemble, a estimé préférable de ne pas prendre part à l’action tout en soutenant sa mise en place.

Les ateliers de Co-développement, qui ont lieu tous les mois et durent environ 3 heures, se déroulent à l’issue des réunions institutionnelles des Comités de Direction. Animés par un intervenant extérieur expérimenté, ils se déroulent en 8 étapes :

  1. L’animateur débute la séance par un tour de table individuel pendant lequel chaque participant évoque une problématique, une préoccupation ou un projet qu’il aurait envie d’évoquer, sachant que chaque participant est totalement libre sur le choix de son sujet.
  2. Les participants se mettent d’accord pour choisir la personne qui sera le « client », souvent en fonction du caractère urgent et important du sujet évoqué. Les autres participants prennent le rôle de « consultant ». Les sujets qui n’ont pas été sélectionnés peuvent être reportés à la séance suivante, s’ils sont toujours d’actualité et selon le souhait du participant.
  3. Le « client » expose de manière plus détaillée la situation pendant que les « consultants » écoutent.
  4. Les « consultants » formulent des questions de clarification ou de précision d’information et le « client » y répond.
  5. Le « client » explicite son besoin et précise le « contrat de consultation » sur lequel tous les participants s’entendent.
  6. Les « consultants » partagent leurs impressions, commentaires, évoquent leurs idées ou leurs suggestions. Le « client » écoute, sans discuter. Il peut demander des précisions ou prendre des notes.
  7. Le « client » assimile les feedbacks des « consultants », il informe de ce qu’il retient et évoque une action qu’il souhaite mettre en œuvre.
  8. Le « client » et les « consultants » font un bilan de la séance : ils partagent leurs impressions puis décrivent ce qu’ils ont vécu et appris.

Bénéfices

Les échanges entre dirigeants du Siège et des Établissements permettent aux participants de mieux comprendre les réalités de chacun, de lever les clivages souvent fréquents entre le Siège et le Réseau et de se découvrir sous un autre jour pour sortir des stéréotypes liés aux fonctions occupées.

Initiées par la Fondation, ces temps d’échange ont été perçus par beaucoup de participants comme une invitation à pouvoir s’exprimer en toute confidentialité sur toute sorte de sujet de manière à pouvoir bénéficier du soutien affectif de leurs pairs, de leurs expériences et ceci conformément aux 3 des 5 valeurs collaboratives que sont la « Confiance » (être authentique), le « Dialogue » (S’exprimer librement) et la Cohésion (S’enrichir de la diversité).

Accepter de se livrer et d’évoquer des difficultés, permet de mettre son ego de côté, de diminuer le stress et la pression que s’infligent beaucoup de dirigeants convaincus qu’ils doivent être exemplaires et infaillibles alors que ce sont avant tout des hommes et des femmes avec leurs forces mais aussi leurs faiblesses. Ces séances permettent d’instaurer un nouveau rapport entre des directeur(trices) du Siège et les directeurs(trices) des villages d’enfants et foyers, plus authentique, bienveillant, solidaire et convivial.

Pourquoi ça marche ?

Les structures « visibles » et « invisibles »

La Théorie Organisationnelle de Berne (T.O.B.) propose de dissocier deux notions pour mieux comprendre la complexité des phénomènes de groupe. Selon l’observation de ce célèbre psychiatre américain, il existe deux dimensions distinctes au sein des entreprises :

  • La dimension « visible », composée de la structure publique (statuts, organigramme, procédures…), au caractère « officiel » (ce que les personnes expriment).
  • La dimension « invisible », composée de la structure privée (les ressentis, les préoccupations, les rituels, les jeux psychologiques…) au caractère « officieux » (ce que les personnes vivent et n’expriment pas).

Beaucoup de tensions naissent au sein des groupes lorsque l’écart entre la structure « visible » et « invisible » est trop important, sachant que la solution se trouve bien souvent dans la révélation et le traitement de la structure « invisible » (ce qui est ressenti et n’est pas ouvertement dit).

Les séances de Co-développement pour les dirigeants instaurés par la Fondation Action Enfance sont une opportunité pour ces pairs d’oser aborder ce qu’ils vivent vraiment, ce qu’ils ressentent, de révéler la dimension « invisible » de manière à aborder certains sujets qui n’étaient préalable pas ouvertement évoqués et de résoudre ensemble certaines difficultés.

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