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Dirigeants, managers, consultants, formateurs ou coach, vos missions sont généralement orientées sur l’annonce et l’accompagnement de changements.
Si à votre niveau certaines évolutions vous semblent logiques, il n’en est pas toujours de même pour les personnes concernées.
Expliquer le bien-fondé d’un changement ou la philosophie qui le sous-tend peut être facilité par l’énoncé d’une parabole.
Raconter une petite histoire permet bien souvent de faire passer un message sans que cela soit forcément perçu comme une critique ou une remise en cause.
Nous vous présentons 6 paraboles qu’il est opportun d’utiliser au regard des prises de conscience que vous voulez déclencher en douceur chez vos interlocuteurs.
LES GROS CAILLOUX, se concentrer sur l’essentiel
Cette métaphore peut vous être fort utile pour donner du sens et sensibiliser vos collaborateurs sur la nécessité de mobiliser leur énergie autour des priorités.
Un vieux professeur était chargé de former des étudiants sur la planification efficace de leur temps. Ce cours ne constituait qu’un des ateliers de leur journée de formation. Le vieux prof n’avait qu’une heure pour « faire passer sa matière ». Il regarda ses élèves un par un, puis leur proposa de réaliser une expérience.
De dessous la table qui le séparait de son auditoire, le vieux prof sortit un immense pot de verre de plus de 4 litres qu’il posa délicatement en face de lui. Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux à peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu’au bord et qu’il fut impossible d’y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda :
– Est-ce que ce pot est plein ? Tous répondirent : « Oui ».
Il attendit quelques secondes et ajouta : « Vraiment ? ». Alors, il se pencha de nouveau et sortit un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de gravier s’infiltrèrent entre les cailloux… jusqu’au fond du pot. Le vieux prof leva à nouveau les yeux vers son auditoire et réitéra sa question :
– Est-ce que ce pot est plein ? Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège. L’un d’eux répondit : « Probablement pas ! ».
« Bien ! » répondit le vieux prof. Il se pencha à nouveau et cette fois, sortit un sac de sable. Avec attention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier. Encore une fois, il redemanda:
– Est-ce que ce pot est plein ? Cette fois, sans hésiter et en chœur, les brillants élèves répondirent : « Non! ».
« Bien ! » répondit le vieux prof. Et comme s’y attendaient ses prestigieux élèves, il prit le pichet d’eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu’à ras bord.
Le vieux prof leva alors les yeux vers son groupe et demanda : « Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ? »
Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet de ce cours, répondit : « Cela démontre que même lorsque l’on croit que notre agenda est complètement rempli, si on le veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire.
« Non » répondit le vieux prof. « Ce n’est pas cela. La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante : Si on ne met pas les gros cailloux en premier dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous, ensuite ».
Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l’évidence de ces propos.
Message : Vous pouvez utiliser cette parabole dans deux situations :
1 – Faire réfléchir vos collaborateurs sur les priorités de votre entreprise. Les gros cailloux symbolisent votre ambition, vos valeurs, vos orientations stratégiques ou encore vos projets les plus essentiels sur lesquels vous souhaitez mobiliser vos collaborateurs.
Question : « quels sont les gros cailloux de notre entreprise ? » (Aujourd’hui, dans 1 an, 3 ans…)
2 – Amener un collaborateur à se recentrer sur l’essentiel :
Bon nombre de personnes se noient dans des détails et, soucieux de vouloir tout faire, peuvent en oublier l’essentiel. Demandez à vos collaborateurs de lister leurs 3 ou 4 gros cailloux. Cela peut être professionnel et personnel, notamment lorsque l’on aborde les aspects de la quête d’équilibre entre vie privée et vie professionnelle.
LA GRENOUILLE EBOUILLANTEE, légitimer un changement
Vous pouvez utiliser cette parabole pour évoquer les dangers des habitudes ou expliquer à votre auditoire qu’il est plus aisé d’identifier ce qui doit être amélioré lorsque l’on est extérieur au système (quand on rejoint une entreprise par exemple).
« Prenez une casserole, remplissez-la d’eau et plongez une grenouille à l’intérieur. Posez-là sur le feu et faites progressivement monter la température. La grenouille, par par le phénomène d’homéostasie, va adapter sa température proportionnellement à l’augmentation de la température jusqu’au moment fatal où elle mourra ébouillantée (oui, en général, l’auditoire est très peiné ;-)).
Faisons une autre expérience : mettez de l’eau dans une casserole et portez là à ébullition. A ce stade, plongez la grenouille dans la casserole. Elle bondira instantanément en dehors de la casserole ».
Message :
Il est plus facile de prendre conscience des dysfonctionnements, incohérences, risques ou dangers lorsque l’on est extérieur au système (la casserole) car on dispose du recul nécessaire pour se forger un avis plus objectif et repérer les origines des difficultés rencontrées (l’eau qui bouillonne).
LE PORTEUR D’EAU, valoriser les talents individuels
Vous pouvez utiliser cette parabole si vous voulez mettre en place une démarche de management centrée sur l’acceptation et la valorisation des spécificités de chaque collaborateur.
« En chine, un porteur d’eau possédait deux grosses cruches, chacune d’elle pendante aux extrémités d’une solide perche qu’il portait sur ses épaules.
L’une des cruches était fêlée, tandis que l’autre était parfaite et livrait toujours une plaine portion d’eau;
A la fin de la longue marche du ruisseau à la maison, la cruche fêlée arrivait toujours à moitié pleine. Tout se passa ainsi, jour après jour, pendant deux années entières où le porteur livrait seulement une cruche et demi d’eau à sa maison.
Evidemment, la cruche qui était sans faille se montrait très fière de son travail parfaitement accompli. Mais la pauvre cruche fêlée était honteuse de son imperfection, et misérable du fait qu’elle ne pouvait accomplir que la moitié de ce qu’elle était supposée produire.
Après ces deux années de ce qu’elle percevait comme étant une faillite totale de sa part, un jour, près du ruisseau, elle s’adressa au porteur d’eau : « J’ai honte de moi à cause de cette fêlure qui laisse fuir l’eau tout au long du parcours lors de notre retour à votre demeure ».
Le porteur d’adressa à la cruche :
« As-tu remarqué qu’il y avait des fleurs seulement que de ton côté du sentier, et non sur le côté de l’autre cruche ? J’ai toujours été conscient de ta fêlure, et j’ai planté des semences de jolies fleurs seulement de ton côté du sentier et chaque jour, durant notre retour, tu les as arrosées. Durant ces deux années j’ai pu cueillir ces jolies fleurs pour décorer notre table. Si tu n’avais pas été comme tu l’es, nous n’aurions jamais eu cette beauté qui a égayée notre maison ».
Message :
La perfection n’existe pas (même si tout est perfectible). Il importe de tirer le meilleur de chacun dans le respect de ce qu’il est plutôt que de s’échiner à vouloir que tout le monde soit parfait ou strictement conforme aux normes.
La diversité est source de richesse à celui qui sait la mettre en valeur. Intéressante parabole dans un monde aussi conformiste que le nôtre (où il faut être le plus fort, le meilleur, parfait…). N’hésitez pas à utiliser cette parabole si vous désirez faire évoluer vos pratiques de gestion des ressources humaines et miser sur la complémentarité des talents naturels individuels plutôt que sur la conformité aux règles (entendez nos superbes descriptions de poste, notre non moins grandiose usine à gaz qu’est la GPEC…), exactement comme le font les entraîneurs des plus grandes équipes sportives.
LES TAILLEURS DE PIERRE, privilégier le sens à la règle
Vous pouvez utiliser cette parabole pour amener des personnes à intégrer que le plus important n’est pas la règle mais le sens que l’on donne à ce que l’on fait
Trois personnes taillent des pierres avec les mêmes outils, au même endroit, au même moment et au même rythme. Ils font rigoureusement la même chose.
Le premier à l’air vraiment malheureux, le second ne semble ni heureux, ni malheureux et le troisième, quant à lui, affiche un air ravi. Il semble vraiment heureux.
Une personne va à leur rencontre et demande à chacun : que faites vous ?
Le premier lui répond amèrement : je taille des pierres pour purger ma peineLe second répond sur un ton neutre : je taille des pierre car il faut que je nourrisse ma familleLe troisième répond avec un grand sourire : je taille des pierres pour construire la nouvelle cathédrale !Message :
La motivation d’une personne passe par le sens qu’elle attribue à ce qu’elle fait. Il est primordial d’expliquer à ses collaborateurs les finalités de ce qu’ils font, surtout quand vous leur demandez de changer.
Soyez clairs et explicite sur le but et la valeur des missions que vous confiez. Vous obtiendrez plus d’adhésion, d’implication et d’engagement dans la durée. Donner du sens rassure et mobilise. C’est d’autant plus important que nous vivons à une époque constituée d’une multitude de changements et d’incertitudes.
LA GRENOUILLE QUI MONTE, faire preuve d’audace
Cette parabole illustre certaines valeurs telles que le courage, la confiance ou la persévérance. Elle est particulièrement intéressante pour mobiliser des collaborateurs dans des périodes de changement ou dans le cadre de difficultés passagères.
Il était une fois un peuple de grenouilles qui organisa un concours. L’objectif était d’arriver en haut d’une grande tour.
Beaucoup de supporters se rassemblèrent pour voir la course et soutenir les participantes. Et la course commença.
Mais personne n’y croyait vraiment. Une grenouille ça n’est pas fait pour grimper… aucune n’atteindra jamais la cime.
Les gens disaient : Ce n’est pas la peine, elles n’y arriveront jamais ! Les grenouilles commencèrent à se résigner, d’autres à tomber.
Mais quelques unes continuaient… Et les gens disaient encore : Ce n’est pas la peine, elles n’y arriveront jamais !
Et les grenouilles petit à petit s’avouèrent vaincues. Il y en avait une qui insistait, insistait.
A la fin, il n’en resta qu’une qui, avec un énorme effort, atteignit le haut de la tour. Les autres voulurent savoir comment elle avait fait. Elles s’approchèrent pour le lui demander.
Et on découvrit… qu’elle… était SOURDE !
Message :
Dans un monde de plus en plus mouvant où la compétition fait rage, il importe de se réinventer en permanence. A ce titre, il devient indispensable de prendre des risques, de faire preuve d’audace, ce qui peut avoir tendance à inquiéter certaines personnes.
N’hésitez pas à utiliser cette parabole en vous appuyant sur des expériences de personnalités ou de stratégies d’innovation adoptées par des entreprises pour rassurer ou souligner l’importance de se faire confiance car, comme le disait Sénèque « Ce n’est pas parce que c’est difficile qu’on n’ose pas mais parce qu’on ose pas que c’est difficile« .
D’ailleurs, vous pouvez renforcer votre message en disant : « Je vous rencontre en 2002 et je vous dis que vous pourrez payer vos courses, aller sur internet et connaître le trafic en temps réel avec votre téléphone. Me croiriez vous ? «
Enfin, cette histoire est intéressante à raconter à des personnes qui doutent ou qui renoncent à leurs projets face aux objections de leur environnement (responsables, famille, amis).
SINGES, BANANES ET DOUCHE FROIDE, se libérer du passé pour construire le futur
Vous pouvez utiliser cette expérience pour amener des personnes à intégrer la nécessité de se libérer des usages et des habitudes qui n’auraient pas ou plus de sens dans le contexte actuel ou futur.
Un groupe de scientifiques plaça 5 singes dans une cage et, au milieu de celle-ci, un escabeau avec des bananes. Dès qu’un des singes tentait de grimper à l’escabeau, une douche glacée aspergeait automatiquement les autres singes.
Au bout d’un certain temps, à chaque fois qu’un des singes faisait mine de vouloir grimper sur l’escabeau, les autres le frappaient, par crainte de prendre une douche glacée. Bien entendu, au bout de quelque temps, aucun des singes ne se risqua à grimper sur l’escabeau, malgré la tentation.
Les chercheurs décidèrent alors de remplacer un des singes. La première chose qu’il fit fut de vouloir monter sur l’escabeau afin de se saisir des bananes. Les 4 autres singes se mirent aussitôt en devoir de le frapper pour l’en empêcher.
Quelques raclées plus tard, le nouveau membre de la communauté avait appris à ne plus grimper sur l’escabeau, sans même en connaître la raison !
Un deuxième singe fut remplacé et subit le même sort que le premier. Celui-ci d’ailleurs se joignait aux autres pour le battre dès qu’il tentait de grimper sur l’escabeau.
L’expérience se renouvela de sorte que les 5 singes qui avaient vécu l’expérience de la douche gelée furent tous remplacés. Le groupe des 5 singes restant à la fin de l’expérience, bien que n’ayant jamais reçu de douche froide, continua de frapper tout nouvel arrivant qui oserait grimper l’escabeau.
S’il était possible de parler avec ces singes et de leur demander les raisons pour lesquelles ils frappent tous ceux qui s’approcheraient de l’escabeau, ils nous répondraient certainement « Je l’ignore, mais ici c’est comme ça ! ».
Message : Vous pouvez utiliser cette histoire dans deux situations :
1 – Souligner l’importance de donner du sens à ses projets et pratiques professionnelles afin de renforcer l’appropriation et l’engagement. Il est rare que les personnes s’impliquent à fond si elles ne comprennent pas les motifs de ce qui leur est demandé.
2 – Attirer l’attention sur le fait que les pratiques professionnelles qui étaient efficaces il y a quelques années ne le sont peut être plus aujourd’hui, compte tenu des changements de l’environnement, des évolutions des comportements ou encore des innovations technologiques.
L’innovation est souvent freinée par le poids des habitudes et des usages. Le « On a toujours fait ainsi » est un des principaux freins d’évolution des entreprises qui doivent à présent passer d’un mode de gestion par la « règle » à un mode de management par le « sens ».
C’est un article très intéressant et je dirais même très important dans ce monde changeant
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